Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CYCLOSPORTIFS DE PLAN DE CUQUES
Derniers commentaires
Publicité
Archives
CYCLOSPORTIFS DE PLAN DE CUQUES
14 décembre 2011

L'appel des Hautes Cimes

Cinq mois et demi ... voilà le temps qu'il m'aura fallu pour "digérer" la belle épreuve des "Fondus de l'Ubaye" !

Cinq mois et demi, avant d'avoir suffisament de recul pour coucher quelques mots sur le blog sans être pris d'assaut par la multitude d'images qui se sont offertes à tous les engagés (on ne parle pas ici de "concurrents") en ce beau dimanche de fin juin.

J'espère par ce post, inspirer quelques collègues ou tout simplement décider ceux qui seraient tentés par l'Aventure.

Tout d'abord, il n'est pas question là d'une quelconque performance les uns par rapport aux autres, mais par rapport au km et au dénivellé proposé (entre 180km/4800m minimum et 310/7200m maximum). Aussi l'ambiance qui règne dès la réunion d'informations de la veille, fait plus penser au respect et à l'entraide que l'on retrouve chez les décathloniens (les vrais : ceux des stades, pas ceux de bouc bel air) qu'à celle d'une cyclosportive ou d'une course.

Tout cela se vérifie vite lors du contact avec le club organisateur pour qui rigueur rime avec bonne humeur. De plus, nous pédalons pour une bonne cause puisque l'essentiel des fonds récoltés va aux enfants atteints de la mucovicidose. Le Président nous briffe avec quelques règles impératives à respecter et nous indique que tout est prévu pour répondre au moindre besoin des cyclistes sur une épreuve aussi longue et dure (ravito à plusieurs points, possibilité de laisser des vêtements de rechange également à plusieurs endroits, acceuil et repas non stop pendant 24h à la halle de barcelonnette ... bref, on se sent dans un cocon au niveau organisation!).

 

Au départ, le lendemain à 5h30, les visages ont changé : ça pique vraiment; nous sommes 150 et personne n'est serein devant le parcours proposé. Ca discute bon train, avec quelques étrangers, avec des habitués, tout le monde blague et se rassure. A 5h35, le président du club donne un coup de corne de brume ... en plein centre ville et sous les fenêtres des habitants ... nous détallons vite dans la rue pietonne avant qu'un mauvais dormeur ne nous tire dessus.

S'en suis une longue procession tranquille vers le fond de la vallée et le col de Vars. Dès les premières pentes le peloton s'étire et chacun prend son rythme.Les pentes sont raides mais on dose l'effort et le soleil illumine les sommets : tout le monde prend son pied sur ce 1er col. Certains l'ont peut être monté un peu trop vite puisque qu'on gars fait un tout droit dans le premier virage de la descente : direct dans le ravin, plus de peur que de mal pour lui mais vélo en vrac et arrêt buffet.

Le second col proposé ... n'en est pas un en fait, puisque nous prenons le début du somptueux col du Parpaillon pour bifurquer vers la petite station de Sainte Anne La condamine : c'est court, c'est très raide et le revêtement ne rend pas du tout ... mais ça passe encore sans problème.

A Jausier, nous partons déjà affronter LE morceau de la journée : l'ascension de la cime de la Bonnette. Curieux paradoxe que ce plus haut col d'Europe : tout le monde le trouve beau et peu le trouve dur. Pourtant quand vous êtes de nouveau à Jausier après une descente de 24kms ... personne ne songe à aller monter un autre col et ceux qui s'y hasardent comprennent vite que le Monstre aux 2802m leur a enlever toute force.

Pourtant "les Fondus" doivent encore escalader au moins La cayolle pour pouvoir "entrer" dans la confrérie.

A Barcelo tout est prévu par les organisateurs pour reprendre des forces avant d'attaquer le reste du programme : repas, boisson, vêtements, lit de camp si certains veulent faire une sieste ... et sourires toujours. Cette année, la température est montée en flèche et nombre d'entre nous profite de ce passage "au stand" pour enlever les couches du matin et repartir avec un maillot court vers le sommet de La Cayolle.

La Cayolle, la longue, l'interminable Cayolle : 30 pitons depuis Barcelo : du faux plat au départ, puis du 4-5% ... longtemps, très longtemps, puis du 8% non stop sur les 7 derniers kms à plus de 2000m. Ca use encore et ça chute aussi comme notre ami Rémy qui se trouve forcé d'arrêter.

Au Pied d'Allos je balise : déjà 180 bornes, 4 grands cols dans les pates et Allos par son versant Nord qui est tout sauf de la rigolade. Un compagnon de route veut que nous montions ensemble ... en discutant, mais entre son 34x27 et mon 39x27 il y a comme une sorte d'antagonisme et je câle. Je retrouve un style aérien et des sensations dans la deuxième partie pour enrhumer mon ami à 2 kms du sommet ; comme quoi comme disait Tuco (ou l'Espadon je sais plus) "quand on grimpe, on raconte pas sa vie" !

Au sommet deux femmes de participants nous félicent et nous encouragent à continuer sur les 2 derniers cols, arguant que nous avons fait les plus durs. ... Sauf, que : il est déjà 16h00 il resterait encore 100 bornes et que le dernier col de Pontis n'est pas long (5kms), pas haut(1200m) mais terriblement raide et précédé de la montée du Belvédère au Sauze du Lac qui présente aussi des très beaux "murs".

Tant pis pour ma famille qui serait venue me faire la Bise en haut du col Saint Jean : je décide sagement d'arrêter en étant encore en bonne forme et de ne pas prendre le risque d'exploser sur la fin.

 

A 17h00, changé, heureux de mon parcours dans cette magnifique journée et dégustant deux sorbets dans un cornet, je repensais à La Bonnette que j'avais terminé devant Claudio Chiapucci : "El Diablo" en personne.

Car, mes amis, c'est là haut : tutoyant les neiges éternelles, les muscles cinglés par le vent, perdu dans l'immensité bleueté où se mélande le ciel et l'horizon, entre l'apreté d'un espace quasi lunaire et la dangerosité d'une descente vertigineuse ... OUI, c'est là que l'on prend vraiment conscience à quel point on est ... CON de se lancer dans ce genre de trip !!!

 

Enfin, comme disait Brassens : "Quand on est con ... on est con !" et il n'est pas dit que je ne rempile pas cette année ... pour les 7 cols cette fois ... si j'arrive à m'entrainer pour et si le temps le permets.

Et si en plus je n'étais pas seul du club , hein !

Allez, on zeste de courage, un gros brin de folie ... en cette période hivernale où vous pensez à vos objectifs de la saison 2012 ... il n'est pas interdit de réver, pour mieux se lancer !

 

 

Bises à vous et à dimanche

 

El Michu Pichu

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité