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CYCLOSPORTIFS DE PLAN DE CUQUES
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CYCLOSPORTIFS DE PLAN DE CUQUES
10 juin 2013

C.R. de la Granite Mont "Galère"

Salut à tous,

 

J'ai pu lire et voir que tout le monde est en forme : les Pyrénnéens, Jéjez notre coursier et les abonnés du Dimanche avec les beaux retours de Gérard "Bernardo"et de "Crooner".

Pour Kitsou, Yves et moi-même, le week-end s'annonçait radieux !

Départ vendredi 14h00 où je récupère un Yves tout excité de remonter rouler sur des routes qu'il connait par coeur et un Kitsou plutôt soucieux de savoir comment il aura récupérer de la frénésie de cols escaladés quelques jours auparavant.

Nous arrivons au Pied du Mont Lozère en fin d'après-midi, accueillis par des bénévoles sympathiques, sous un beau soleil et une température clémente.

Ca sent bon l'organisation "familiale", j'entends par là une organisation bien rodée mais avec plein de sourires et de convivialité. Nous jetons un oeil sur la liste d'inscrits : déjà plus de 120 sur le grand parcours avec quelques voisins des bouches du rhône ayant fait, comme nous, le déplacement.

Côté temps, on annonce soleil et nuages avec 18°, bref le top pour faire des efforts, les orages n'étend prévus qu'en fin d'après-midi.

Yves nous a trouvé un hôtel au bord d'un lac, au pied du Mont Lozère et à 2.5km du départ, et après un bon repas et quelques franches rigolades, nous plongeons dans un sommeil réparateur agrémenté de quelques ronflements restant dans la limite de l'acceptable niveau sonore.

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6h30, lever et petit déjeuner : le temps est conforme au prévisions soleil et nuages, il fait bon. Du coup, nous partons en court avec des manchettes et du journal à glisser sous le maillot en vue des descentes, car nous monterons tout de même 2 fois à plus de 1500m.

Côté moral, c'est beau fixe. Yves et moi sommes très heureux de venir nous frotter en course à des routes magnifiques que nous avions l'habitude de pratiquer en d'autres temps reculés, si heureux qu'Yves se frictionne frénétiquement ces Quat'genoux à l'arnican et sortira de l'hôtel avec des jambes de pros !

Que dire de Kitsou ? ... Il est en folie, car (dixit) il s'est "caressé les jambes et miracle plus aucune douleur, (il) a complètement récupéré des Pyrénées" dans la nuit (Ahh, l'air des cévennes !!). Du coup, il téléphone à Pierro à ... 7h50 pour lui annoncer qu'il vise une place dans les 5 premiers de sa caté, voir mieux ... le tout sans rigoler, sincère à 100% le Gibe est galvanisé !!

9h00 sur la ligne de départ, il fait chaud, on regrette presque d'avoir mis les manchettes, mais la majorité des 150 participants (sur le grand parcours) a fait comme nous. Petit débriefing de l'organisateur et c'est le départ ... neutralisé sur la bosse de sortie de Villefort (1km à + de 10%) avant que la voiture ouvreuse lâche les fauves !

Nous restons en paquet sur le plateau, peloton tiré par ... Kitsou qui stresse moins en cette position que dans le paquet.

Je suis juste derrière et Yves pas loin non plus car la descente sur Génolhac est rapide et le début du col pris avec un virage à 180°.

Début du Pré de la Dame, donc soit 15 bornes entre 6% et 13%, un vrai col facilement un 1er catégorie ... a avalé en apéritif.

Yves et Kitsou ont décidé de monter à leur rythme alors que je m'accroche pendant 3 bornes au groupe de tête avec une vingtaine de costauds. Quand le groupe se scinde en 2, je lâche aussi, décidant de prendre mon rythme ... et il est bon mon rythme puisque je reprends petit à petit quelques lachés des deux groupes de devant pour former un 3eme peloton de 5 petites unités. Ca grimpe vite et les 2 derniers kms à seulement 6.5% permettent à un jeune 2eme caté FFC du Vélo Club Marseille d'en remettre une couche, je suis au taquet, si je pense à ce qui nous attends ensuite, je me relève ... donc je n'y pense pas et je m'accroche pour finir à 25km/h en haut du premier col, ouf !

La suite est digne de la marionnette de Virenque, c'est à dire ... à fond, à fond, à fond :

la descente : à fond, le mur de Villefort : à fond, je regarde ma montre à la fin de cette première boucle et je m'affole : 1h20' pour 49 pitons avec un col de 1er caté, bref ça visse.

Sur le plat, notre petit groupe fait un contre-la-montre par équipe mais à 5 les relais reviennent très vite et c'est avec les jambes dures que nous rentrons dans le 2d col, moins pentu mais long (17 kms) et très casse-pâtes. Nous grimpons au train et je profite du paysage suavage de ces petites routes ... je me régale jusqu'à 3 bornes du sommet où soudain je câle : petite fringale due au rythme effréné mené jusque là sans récupérer.

Je mets tout à gauche et monte très lentement en espérant me refaire la cerise au ravito en haut, pendant que 2 petits paquets me dépassent.

En haut, le temps a complètement changé : de gros nuages noirs lachent des méchantes gouttes et le mont Lozère est dans le brouillard.

On sent que la fin du circuit va être dure, surtout que les descentes sont techniques et la route trempée, donc prudence mais il fait encore bon et le 3eme col (l'asecension du Mont Lozère côté Ouest) arrive rapidement. Je gère jusqu'à mi-col puis de nouveau la panne sèche alors que la pluie redouble, le vent se lève et le brouillard tombe nous empêchant de profiter des alpages ...cévennols!

Au sommet c'est l'Apocalypse ! Les organisateurs ont mis le ravito dans le coffre de la voiture et sont habillés avec polaires, bonnets, Kway !! A l'issue de l'ascension, nous n'avons pas encore froid, mais on comprend vite que les 45 derniers kms vont être épiques.

Le début de la descente donne le ton direct. La pluie, le fort vent de face et la pente raide ... il ne m'a pas fallu plus d'un km pour trember comme une feuille ! Je ne vois pas grand chose entre le brouillard et mes lunettes trempées, du coup, je descends très lentement pour éviter le moindre risque et limiter l'effet du vent qui amplifie l'effet du froid. Je pense à mes deux amis notament Kitsou et son aisance "innée" sur les routes détrempées !

A l'issue de la première partie (très raide) de la descente, je me dis que le plus dur est fait car je vais pouvoir pédaler et donc me réchauffer. Nous passons dans le dernier patelin ou 2 vélos sont posés davant l'entrée d'un bar ... surtout ne pas céder à la tentation car sinon on ne repart plus !

La pluie redouble d'intensité : je continue ma route en avalant la dernière bosse. Au fur et à mesure de ma progression, je vois des coureurs et des voitures s'arrêter sur le bord de la route ... certains passent des imper', d'autres de simples vestes de survêtements, les voitures et les motards de l'organisation sont bel et bien présents et ont un oeil sur ceux qui leur semblent le plus en détresse.

Les 25 derniers kms sont une descente type les Termes, avec vent de face. Je pédale et ventile au maximum en comptant les kms qui défilent et en essayant de ne pas penser au froid qui me transperse. J'ai décidé de ne pas aller à l'arrivée mais de rejoindre direct à la voiture que nous avons laissé à l'hôtel.

Pourtant à 2 bornes de l'arrivée, voyant le malheureux signaleur à son poste malgrè la pluie, je ne peux me résoudre à lui faire l'affront de bifurquer ailleurs que vers l'arrivée. Toutefois, je pense à mes potes derrière, me disant qu'il serait bien de ramener la voiture à l'arrivée pour ne pas les obliger à repartir. Du coup, je passe la ligne, je vais au contrôle enlever mes puces et dossards et je repars au courage vers l'hôtel.

Je croise Yves ce qui me rassure et avant de me changer, je mets le porte-vélo puis le vélo sur la voiture avec des doigts bleus !

Ca y est je peux rentrer à l'intérieur me sécher et me changer.

Direction l'arrivée maintenant en voiture et je me gare à 100m de l'espace repas. Espace où je vais chercher Yves qui a du arriver ... mais pas de Yves !

Je ne l'avais pas croisé en revenant donc, il est forcément dans les parages, mais je m'inquiète un peu. En ressortant je vois un panneau "OSTEO" sur la porte d'un autre bâtiment et je décide d'aller voir ... Je tombe direct sur le Look doré de Quat'genoux et pousse un gros "Ouf" de soulagement, avant de tourner la tête et de tomber sur Yves : le cheveux en bataille, pieds nus, le cuissard rouge dépassant sous une couverture épaisse enveloppant son torse velu (Si, si Mesdames ... trop velu même dirait Albert !).

Quat'genoux est lucide quand même, il a mangé mais m'explique avoir été pris de tremblement quasi-convulsifs dès qu'il fût descendu de vélo.

Je m'aperçois alors que la salle "OSTEO" est bien pleine de coureurs dans le même état que Yves et que les organisateurs ont bien fait les choses avec cet espace de récupération (puisqu'on y fait aussi des massages). Rassuré sur l'état de Yves et lui sur le fait que je sois de retour avec la voiture et nos affaires sèches, je le laisse se changer et je vais manger.

A l'issue d'un plateau aussi bon que copieux (ce qui n'est pas le cas sur tout les cyclos), je retourne aux nouvelles dans le bâtiment "OSTEO". En l'espace de 20 min, l'ambiance s'est encore franchement alourdie : Il y a des vélos partout et tous les concurrents qui arrivent passent maintenant par la case "récup chez l'ostéo" car transis de froid. Au milieu de cette "cour des miracles", il fallait ... un roi et bien sur le roi fût ... Kitsou !!

Un roi sur son trône, puisque sur deux chaises, il n'en fallait pas moins pour allonger ses jambes !

Un roi avec tout son apparat : "à poils sous une couverture de survie en alu, recouvert d'autres grosses couvertures ... de la tête aux pieds" !

Un roi avec ces sceptres en formes de bouteilles remplies d'eau chaude qui servent de bouillottes aux pieds, aux reins, aux mains !

Un roi avec sa cour en la personne de Quat'genoux l'aidant à boire un thé !

Un roi l'oeil entre rouge sang et humide tellement la tension pour ne pas tomber a été forte et le soulagement (d'être rentrer sain et sauf) grand !

 

Je le dis avec des images maintenant, mais nous n'avions pas envie de rigoler sur le coup devant l'état de notre ami, nous n'avons même pas osé le prendre en photo, par respect, ... et nous le regrettons maintenant car elle aurait value cher cette photo !

Durant sa période de récup, la valse des rescapés continue. Cela n'enlève pas le sourire aux organisateurs, au médecin qui suivait la course et qui est descendu s'enquérir de l'état des rescapés, aux suiveurs en camions qui ont ramenés les plus frigorifiés, leur évitant un accident inéluctable que Kitsou sentait venir aussi surement que 2 + 2 font 4.

Pendant ce temps Kitsou se retape vitesse grand "V". Il parle pas encore, mais il scrute, pèse, réfléchi ... à sa récupération. Du coup, après avoir détaillé la façon de faire des 2 masseuses et de l'ostéo, il me glisse : "lui, le gars, il a l'air bon, je vais me faire masser par lui !"

... Quelques personnes après et plusieurs hurlements plus tard, dus aux manipulations salvatrices autant que douloureuses ... Kitsou me re-glisse : "Finalement, je vais aller me faire masser par la dame, là-bas ..." !!  C'est à ce moment exact que j'ai su qu'il avait vraiment récupéré !

 

Voilà, le reste n'est que bonheur avec nous trois de nouveau en forme et secs, refaisant la course et ses aléas dans un langage pagnolesque qui nous a ramené à Marseille dans de francs éclats de rire ! Tout est bien qui fini bien !

 

Je finis en rendant vraiment hommage aux organisateurs qui ont été à la hauteur des évènements. Devant leur dévouement et la fête gachée par cette météo capricieuse, nous nous sommes promis de revenir l'année prochaine ... avec plus de copains du club espérons. Ceux qui monterons ne serons pas déçus !

 

Bises à tous et vive le vélo ... au sec !

 

El Michu Pichu

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Commentaires
L
Quel talent et quel courage, bravo ! Donc en plus des sorties longues à la Sergio, l'an prochain il faudrait prévoir des sorties torse nu en décembre pour endurcir encore.un petit peu plus ce petit monde.....biz à tous !
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L
mitchu té vraiment el fénoméno quel talent !!!!! je pense meme que tu es meilleur ecrivain que cycliste c'est tout dire !!!!! ( et dieu sais quel cycliste incroyable tu es ! ) bravo mon ami ne change rien té o top !!!!! kitsou j'aurai payé pour etre la !!!! et je te jure moi la photo je l'aurai prise !!!!
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J
Bravo les gars, quel courage de finir cette cyclo dans ces conditions !
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C
Respect à tous les 3 pour cette aventure épique, foutue météo !!!! Remarquable compte rendu Michu, il ne manque rien, j'ai presque eu froid moi aussi en le lisant !!!! Bises à tous du Périgord. Cris
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F
C'est comme si on y était !!!! Mais sauf que moi je n'y serais pas allée !!! Encore bravo à vous 3.
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